Vincent Constantin a publié dans Kanyar n°4 sa toute première nouvelle, Féklèr la nuit, écrite en créole réunionnais (traduite en français par André Pangrani sous le titre Clair de nuit). Il a ensuite publié Dosèl lamour (traduite en français par André Pangrani sous le titre Amours salées) dans Kanyar n°5, puis La linn sanm koray (La lune et le corail) dans Kanyar n°6. En 2018, un recueil de huit nouvelles en créole et français, Lom-Kok, est paru aux éditions Poisson rouge, dédié au fondateur de la revue Kanyar, André Pangrani.
Alor, pou fèt l'évènman, moin la glis dé biyé sinkant dan son soutif é nou la parti lotèl pou mélanj nout kor."
Féklèr la nuit ( Clair de nuit) de Vincent Constantin.
Kanyar n°4. Le narrateur roule vers Saint-Pierre et bifurque vers la mer au niveau du pont de la rivière Saint-Étienne. C’est la nuit à neuf heures, à dix heures, à onze heures… Chaque fois la lune est belle, les étoiles nombreuses et de jolies Malgaches s’offrent à lui, contre quelques billets. Jusqu’à cette nuit où il retrouve Marina à la Pointe du Diable et qu’elle l’appelle au secours, une nuit de nouvelle lune, à minuit… Ce récit commence comme un poème en prose rythmé par des anaphores et des reprises. Quelques mots seulement, une grande sobriété, pour mettre en place un décor et des personnages qui se renouvellent imperceptiblement sur chaque scène. Vincent Constantin crée ainsi une ambiance lancinante et envoûtante qui nous entraîne dans une deuxième partie de plus en plus inquiétante et fantastique. Une nouvelle en créole accompagnée d’une traduction d’André Pangrani qui a su en restituer la poésie et le rythme. Agnès Antoir |
" Mon koté, moin té i koné son kèr lété volaz, mé son kor té po aral amoin en sèrié."
Dosèl lamour (Amours salées) de Vincent Constantin.
Kanyar n°5. Dosèl l’amour/ Amours Salées est une nouvelle histoire d’amour éphémère et cruel. Au bord de ce tumultueux et dangereux océan Indien, Riko retrouve Natali, une fille d’un soir. Scène d’amour sur le sable noir et vert, sous les étoiles, comme des présages indéchiffrables : la trahison et la violence se nouent sous l’effet de l’ensorcellement. Puisant dans la même veine d’inspiration que pour Fékler la nuit, Vincent Constantin poursuit son travail d’une écriture singulière, dans une langue réunionnaise, sobre, poétique et crue. Un texte envoûtant, doublé d’une belle traduction en français d’André Pangrani. Agnès Antoir |