Emmanuel Gédouin est directeur commercial pour une marque de matériel de golf. Il anime un blog de chroniques littéraires et musicales, Le tour du nombril.
Il a publié les nouvelles Nationale 4 dans Kanyar n°1, Un orage dans Kanyar n°2, Le monstre de Boar's Head dans Kanyar n°3, Chambre 710 dans Kanyar n°4, Immokalee dans Kanyar n°5 et Höfn dans Kanyar n°6.
https://letourdunombril.com/
Il a publié les nouvelles Nationale 4 dans Kanyar n°1, Un orage dans Kanyar n°2, Le monstre de Boar's Head dans Kanyar n°3, Chambre 710 dans Kanyar n°4, Immokalee dans Kanyar n°5 et Höfn dans Kanyar n°6.
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" Je vais rentrer chez moi dans mon petit pavillon, celui que j'avais choisi pour qu'on y soit heureux, qu'on y fasse des enfants et que je tonde la pelouse le samedi."
Nationale 4 de Emmanuel Gédouin.
Kanyar n°1. La nationale 4 déroule son décor monotone. Dorval, représentant de commerce s’apprête à être licencié. C’est l’occasion pour lui de revenir sur sa vie médiocre, de compromissions familiales et professionnelles. Seul espace de liberté, sa voiture. Le monologue intérieur, désabusé, du narrateur nous plonge avec justesse et réalisme cruel dans la vie ordinaire et la situation précaire de quantité de Français moyens auxquels on s’identifie. Déprimant ? Non car la verdeur de la langue, le suspens, l’humour voire l’ironie nous sauvent de la plate quotidienneté. Agnès Antoir |
" Je suis entré en premier dans la maison, la tête prête à exploser, les yeux mi-clos, le dos courbé comme si j'étais en train de cuver les quinze dernières années de ma vie"
Un orage de Emmanuel Gédouin.
Kanyar n°2. Au Canada, le narrateur vient d’arriver dans une maison en bois au bord d’un lac immense. Il a fui Paris après la mort de ses parents, emportant avec lui l’obsédante question de la disparition de Jacques, son frère aîné. Qu’est-il devenu, lui qui a causé la mort de sa mère rongée de chagrin ? Alors qu’il est accueilli par son hôtesse, un orage éclate, violent comme ils le sont dans cet inlet, bras de mer du Pacifique. Un autre orage remonte alors à sa mémoire, du temps où il vivait, enfant, dans une ferme avec son frère et ses parents dans une harmonie cependant troublée par la présence vaguement menaçante d’un voisin. Pourquoi ? Quel secret cachait son entourage ? Est-ce la réponse à ces questions qu’il est venu chercher dans ce cadre grandiose, auprès de cette vieille dame qui croit que les orages donnent sens aux choses de la vie ? Dans une écriture sobre qui décompose les actions à la manière de Prévert ou des romans policiers, Emmanuel Gédouin aborde, par le biais du récit enchâssé, la question douloureuse des secrets de famille. Agnès Antoir |
" C'était sans doute un des effets de la fatigue due au voyage mais cette rouquine de purgatoire m'avait fait oublié ma mauvaise humeur en instant."
Le monstre de Boar's Head de Emmanuel Gédouin.
Kanyar n°3 C’est à un nouveau voyage en voiture, dans une Écosse pluvieuse et inhospitalière, que nous convie cette fois Emmanuel Gédouin. Le narrateur, cadre pressé, agacé par la perspective d’un séminaire, n’en ressortira pas indemne. Il lui faudra compter avec la rencontre d’une belle rousse dans un pub et la rouerie de ses habitants inquiétants. De son style incisif où se glisse sans cesse la dérision, l’auteur nous entraîne progressivement dans un enchaînement absurde de situations de plus en plus inextricables et catastrophiques. Suspense garanti jusqu’au dénouement. Agnès Antoir |
" Moi, je m'en fous, je ne sors pas de ma chambre."
Chambre 710 de Emmanuel Gédouin.
Kanyar n°4. Au crépuscule, du haut de sa terrasse au Royal Orchid Hotel à Madère, le narrateur, un homme seul, verre de cognac à la main, observe alternativement l’océan, les fascinantes iles Desertas et les allées et venues des touristes dans les chambres. Il saisit des fragments de la vie des couples. Lui ne sort pas, il a pour unique contact Luisa, la femme de chambre qui lui apporte ses repas et lui raconte les potins de l’hôtel. Que fait-il là, solitaire, ce chef d’entreprise, originaire d’un petit village triste du Maine et Loire, à la vie sentimentale morne ? Un séjour hanté par un passé pitoyable quand finalement, la vie de l’hôtel et de ses occupants s’immisce dans ses souvenirs et subvertit ses projets De son écriture blanche qui sait entretenir le suspense, Emmanuel Gédouin construit, par le biais de retours en arrière et de conversations, l’histoire énigmatique d’un personnage médiocre. Agnès Antoir |
" Alice a pleuré quand elle a compris qu'on allait rester là."
Immokalee de Emmanuel Gédouin.
Kanyar n°5. Le narrateur, étudiant amorphe en errance universitaire, se remémore avec dégoût un voyage en Floride. Son père l’y avait envoyé en vacances avec sa demi-sœur Alice, une petite peste qu’il voulait récompenser de sa mention au bac. Sa tante Michèle y vivait avec son mari John qui possédait des vergers où il devait travailler. Mais la tante n’a pas le gros pickup qu’il imaginait et ne vit pas à Naples, le pays des marinas entourées de sable blanc et de palmiers. Elle habite une maison dégradée dans une zone pavillonnaire poussiéreuse, Immokalee, un trou où l’a reléguée son ex- mari John et que les serpents envahissent… Emmanuel Gédouin nous emmène pour ce récit de vacances décalées, dans un nouveau pays, au fin fond de la Floride. À travers les yeux de son narrateur lui-même un peu marginal, observateur désabusé, il décrit sans affect, cette Amérique profonde, misérable, de déclassés, où suintent l’ennui, la médiocrité et le mauvais goût ; où les rancœurs entraînent alcoolisme et crimes. Une écriture contemporaine qui n’est pas sans faire penser à celle de Steinbeck. Agnès Antoir |