Cécile Antoir est professeur de lettres. Elle a publié les nouvelles Chambre verte, dans Kanyar n°1, Vacance dans Kanyar n°2 et Modification dans Kanyar n°4 et Routes dans Kanyar n°6.
"Il n'y avait plus de pièces autour de moi, elles s'étaient infiltrées dans mon corps."
Chambre Verte de Cécile Antoir.
Kanyar N°1. De la case de la Montagne au cirque de Mafate, d’une route à l’autre, la narratrice de retour dans l’île de son enfance, se perd dans les méandres de ses rêves et de ses souvenirs pour se réapproprier les lieux de sa mémoire. Un court récit de métamorphose, construit en spirale, avec une précision qui bascule dans l’étrangeté. Envoûtant. Agnès Antoir |
" Les mouvements faisaient partie de l'écriture."
Vacance de Cécile Antoir.
Kanyar n°2. La vacuité s’installe au creux de l’été, la canicule tétanise le personnage qui reste seule dans la maison de famille quittée par ses occupants. Le vide se remplit des multiples perceptions qui émanent des lieux, de sensations, de souvenirs, de présences ; dans une attente exacerbée, le personnage aux aguets, tente de saisir des signes, des mots, premiers balbutiements de l’écriture qui double la réalité. La fiction prend alors corps dans les plis du récit, incertaine et évanescente. On retrouve dans cette nouvelle l’univers fantasmagorique de Cécile Antoir qui poursuit sa recherche sur les lieux et leur résonance dans l’imaginaire. Occasion ici d’évoquer enfiligrane le moment fragile de l’inspiration. Agnès Antoir |
" Tu es cette voiture qui roule en sens inverse et passe de l'ombre à la lumière."
Modification de Cécile Antoir.
Kanyar N°4. Entre deux espaces, entre l’île lumineuse et Paris avec sa banlieue tentaculaire, entre deux temps, celui de l’été et celui de la rentrée, tandis que la voiture roule, une jeune femme, résolue à rompre après la dispute de la veille, tente en elle-même de conforter sa décision, de se projeter dans un avenir d’indépendance retrouvée. Malgré la présence irritante de son compagnon à l’air insolemment satisfait et de ses enfants à l’arrière, elle essaie de cerner, au fond d’elle-même, cette chose indéfinissable mais essentielle qui la constitue : la liberté de sa jeunesse quand tous les chemins semblaient des possibles ? Les multiples routes de ses souvenirs - et les sensations d’ alors - se croisent et se superposent à celle du retour vers la ville. Au fur et à mesure que défile et change le paysage, les fils de sa pensée s’emmêlent, sa perception se modifie. Le livre qu’elle a emporté à lire dans la voiture est La modification de Michel Butor. À la manière de cet écrivain, c’est à travers images, rêveries et réflexions suscitées par la saisie de ce qui environne son personnage que Cécile Antoir décrit ce cheminement. Agnès Antoir |